Louisbourg, un Puy du Fou néo-écossais ?

Quand nous sommes arrivés ce matin à la porte de la forteresse de Louisbourg, j'avais beaucoup de préventions: reconstitution historique, 3 étoiles au Michelin... tout cela était suspect.
Je ne suis jamais allé au Puy du Fou; (j'attends de visiter la version que de Villiers a promis à Poutine de construire en Crimée, pour me faire une idée !)

Louisbourg est la reconstruction sur les lieux mêmes, de ce qui fut le troisième port de commerce Nord-Américain au 18ème siècle, port fortifié par les français, selon les préceptes de Vauban comme il se doit.
Cette ville fortifiée est une reconstitution du cinquième seulement des installations initiales.

Les fortifications lui donnent parfois un petit air de Saint Malo, et ses échauguettes - de Brouage.

Un tableau représentant la corderie royale de Rochefort - amené à l'époque par un officier français - est même exposé dans une des maisons du village fortifié.

Il s'agit donc d'évoquer la vie très hiérarchisée de cette forteresse:
- le quartier des soldats (enrôlés en principe pour 6 ans; très mal payés; endettés jusqu'à au cou et maintenus en cet état pour que la reconduction de leur engagement soit la seule issue possible !)
- le quartier des officiers, déjà plus à l'aise
- puis les maisons des capitaines, de l'ingénieur, et le quartier du gouverneur de la place !

On a peine à imaginer que tant de contrastes aient pu coexister: la misère noire d'un côté, le raffinement de l'autre...

Le tout dans un contexte politique et même guerrier très tendu, puisque les Anglais et les Français se sont disputés la place pendant des décennies; les Anglais finirent par avoir le dessus et s'approprièrent définitivement les lieux- qu'ils démantelèrent complètement.

J'ai d'abord trouvé ridicule qu'Annie - qui ne perd pas une occasion en France de cultiver son anglais - demande une visite guidée en français... mais cela s'est avéré très intéressant... car nous n'étions que deux français ce matin, et nous avons pu apprécier le français des Acadiens: très difficile à comprendre pour nous... l'anglais eut été plus facile !!
En tout cas, rien que pour nous deux, nous avons eu droit à la démonstration d'un mousquet,

à la dégustation d'un chocolat chaud façon 18ème siècle, à un mini-concert de clavecin, à la visite privée des maisons du capitaine, et de l'ingénieur Verrier.

Très intéressant donc, dans les conditions où nous avons fait la visite...
Là encore, nous n'osons imaginer ce que celà peut donner en période d'affluence...

Ceci dit, il pleuvait et bruinait ce matin sur Louisbourg et la température était de 6-7°...

Nous avons ensuite quitté à regret l'île du Cap Breton, direction Halifax.
Nous avons trouvé ce soir un B&B au milieu de nulle part, à Stewiacke, 100km au Nord d'Halifax.
Dans un décor de western,

nous avons dévoré un steak - pour rééquilibrer un peu notre régime fruits de mer des semaines précédentes !!

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Nous cherchions l'orignal... Origna... que dalle !!

Ce matin, grasse matinée: nous ne nous sommes levés qu'à 7h30 !!
Il faut dire qu'ici, on se couche avec les poules néo-écossaisses: 21h30, maxi 22h; la journée est décalée, pour profiter pleinement du soleil !!

A propos de soleil, aujourd'hui il nous a exceptionnellement fait défaut.
Quand à 9h nous sommes arrivés au musée des baleines, il pleuvait et il faisait 5° - c'est à dire tout de même 20° de moins que la veille.

Le musée de Pleasant Bay (la bien nommée) est très intéressant, et nous dit tout sur les différentes espèces de baleines.
J'ai même appris que les fanons des baleines à fanons se disent 'baleen' en anglais, et que ces pièces de cartilage flexible étaient utilisés à la fabrication des parapluies et des corsets. Les baleines de parapluie et de corset ont donc à voir... avec les cétacés !! Ce que j'ignorais complètement !!!
Pour le reste: les baleines à bosses, les béluga, les rorquals, etc... je vous renvoie à Wikipédia.
Le cerveau des baleines est cinq fois plus gros que celui des humains, et elles sont capables de se "parler" à 1600km de distance !!

Puis nous avons visité une tourbière:

Il nous a fallu un certain courage - disons-le - pour nous mettre sur le sentier Skyline trail, alors qu'il faisait 5°, que la pluie menaçait, et qu'il soufflait un vent à décorner les orignaux !!

Ce sentier mène à un point de vue vertigineux sur la mer,

mais est normalement l'occasion de rencontrer des animaux: aigles et orignaux.
Nous avons même poussé la conscience jusqu'à faire la grande boucle de 9km pour maximiser la probabilité de rencontrer des orignaux...

Origna... que dalle !!

Puis, alors que nous allions pratiquement regagner le parking, tout à coup, que voyons nous dans le talus ?

Une femelle orignale broutant tranquillement, suivie de son petit:

Nous avons espéré la photo de famille et attendu le mâle; nous croyions même entendre le cliquetis de ses bois, un peu en arrière dans le sous-bois... mais il ne s'est pas montré !! Nous ne sommes pas peu fiers pourtant d'avoir pu admirer ces bestioles tant convoitées !!

C'est donc d'un cœur léger que nous avons repris la route,

en passant par le village acadien de Chéticamp, pour y faire des provisions de pique-nique.
Puis nous avons mis le cap sur Louisbourg, que nous avons atteint en fin de soirée.



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Île du Cap Breton 1

Nous étions toujours le seuls clients du motel quand nous l'avons quitté à huit heures ce matin.

Nous avons dû faire 70km jusqu'à Baddeck au centre de l'île, pour y prendre un petit déjeuner...dans une auberge bon chic bon genre, où il nous semblait être dans une ambiance du siècle dernier (19ème pour nous)!
Kitsch mais fort agréable.

Le site de Baddeck, sur la rive d'un lac intérieur à l'île, est tout simplement merveilleux !
Sous un soleil estival, nous sommes remontés vers le Nord. A l'entrée du parc national du Cap Breton, nous avons été accueilli... par un lyonnais, qui vit ici depuis 30 ans. Il nous a donné de précieuses informations sur les activités envisageables... sans oublier toutefois de nous faire payer le droit d'entrée au parc.
Nous n'avons finalement parcouru aucun des sentiers recommandés, pour nous focaliser sur divers sites du littoral... tous plus beaux les uns que les autres:
le phare de Neils Harbour:

le port et le cap de White Point

  avec un émouvant cimetière marin:

les dunes et plages de Dingwall,

le site présumé du débarquement de John Cabot (le Christophe Colomb des anglo-saxons, pour qui c'est lui qui a découvert l'Amérique), à Loafsugar Bay:

Bay Ste Lawrence - magnifique petit port tout au Nord de l'île.

Nous avons aussi visité Meat Cove - et pour ce faire - parcouru 20km de piste ( mais ça ne valait pas le coup)..
Puis nous sommes redescendus sur Pleasant Bay, avons failli voir un orignal, avons parcouru un mini sentier dans un endroit infesté de coyotes - que nous n'avons heureusement pas vus.
Le tout avant de trouver une chambre de motel avec vue sur l'océan,

tandis que le soleil se couchait - hélas pas de rayon vert...

Au dîner, nous avons cette fois testé une chaudrée de poissons (seafood chowder): excellent !

 

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Transhumance... et Nouvelle-Ecosse !

La journée à été consacrée à la traversée des provinces maritimes du Canada, pour rejoindre la Nouvelle-Écosse.
Nous avons donc parcouru 650km environ depuis Campbellton jusqu'à l'île du Cap Breton. Il nous a fallu 7h30, arrêts compris.
Cette foi, nous avons eu ce à quoi nous nous attendions: une route interminable, entre deux rangées d'arbre.
Mais les routes sont bonnes, très larges, et les couleurs des arbres sous le soleil sont magnifiques !! Difficile de rendre cette impression... Annie a tenté quelques prise de vue tandis que je conduisais..

La circulation n'est pas très dense non plus; les orignaux ne daignent même pas traverser la route !!!

Nous avons fait halte au Visitor Center de la province de Nova Scotia, sur l'autoroute transcanadienne. En 10 mn, nous avons rassemblé toutes les précisions pour programmer notre séjour sur cette presqu'île - prévu pour durer jusqu'au 5 octobre !

Nous avons ce soir élu domicile dans un motel qui donne sur la baie de Canso,

et dont l'attrait principal... est de posséder une laverie !!

Bref, journée technique de transition....

NB: au premier abord, le coin est bien moins touristique que la Gaspésie. Ce soir nous étions les seuls dans notre restau chinois, et nous sommes les seuls clients de notre motel de cent chambres !!!

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Percé ! Adieux à la Gaspésie !

Nous étions à 9h sur le bateau de croisière qui fait découvrir aux troupes clairsemées de touristes automnaux (nous n'osons pas imaginer ce que c'est l'été!) le rocher de Percé et la réserve aux oiseaux de l'île de Bonaventure toute proche.
Le soleil matinal déjà radieux nous a permis des vues intéressantes sur ce grand rocher calcaire, dont on peut interpréter diversement les formes selon l'éclairage dans la journée.

 

 

 

 

Un passage en bâteau du côté Sud de l'île nous permet de mesurer l'ampleur du premier sanctuaire Nord-américain pour les fous de Bassan - au nombre de 400000 ici.

Cela nous rappelle bien sûr Bass Rock, la colonie de fous de Bassan du Firth of Forth, non loin d'Edimbourg !!
Ces beaux oiseaux à la tête jaune ont la particularité de plonger en piqué dans la mer pour aller y chercher leur proie - qu'ils ramènent aux petits restés au nid.
Comme nous sommes déjà tard dans la saison, les petits ( qui sont encore de couleur grise) sont déjà presqu'aussi gros que leurs parents.

Encore quelques semaines, et il vont migrer vers le Golf du Mexique, la Floride et les Carolines !!

Une promenade de 6km AR sur l'île nous a permis d'approcher les colonies de fous de Bassan et - outre leur plumage - d'apprécier aussi le ramage..' et l'odeur !!!!

Puis est venue en début d'après-midi, l'heure des adieux à Pierre et Jacqueline - qui retournent sur Québec.
Ces adieux ont été "parrainés" par le seul orignal, je crois bien, que nous rencontrerons au cours de voyage.

Nous avons donc mis le cap sur le Nouveau Brunswick et la Nouvelle Écosse, et pour ce faire, longé la rive Sud de la péninsule de Gaspésie: la Baie des chaleurs.
250km de route côtière avec la mer à perte de vue. Nous qui pensions devoir circuler entre deux rangées d'arbres !!! Jamais nous n'avons longé une telle longueur de côté - sous un soleil toujours généreux.

Ce soir commence aussi une nouvelle étape de notre voyage - puisque nous n'avons plus réservé d'hébergement, ce qui peut nous faire perdre du temps..' mais aussi nous donner plus de flexibilité.
Ce soir nous avons joué la sécurité en nous arrêtant dans la ville de Campbellton - à 250km de Percé - qui nous paraissait garantir une probabilité suffisante de trouver un hébergement.



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Gaspé et Percé les perles de la Gaspésie !

C'est aujourd'hui le jour des superlatifs, avec la visite des deux endroits qui font la réputation de la Gaspésie: le parc du Forillon et la baie de Percé.

Tôt ce matin, sous un soleil radieux, nous avons parcouru les 10km AR qui nous ont conduits par les sentiers du parc, au cap de Gaspé puis au Land's End de Gaspé.

Nous avons joui d'une vue exceptionnelle sur la baie de Gaspé et pu observer au loin les ébats de quelques phoques et baleines - celles-ci trahissant leur présence par leur "jets" spectaculaires.

Après avoir rassemblé un peu laborieusement les ingrédients du pique-nique de midi, nous avons dégoté un site magnifique, comme à l'habitude - mais cette fois sous une température beaucoup plus clémente.

En dépit de notre célérité, nous ne sommes arrivés à Percé - 70km plus loin - que vers 15h30, trop tard déjà pour envisager une excursion vers l'île aux fous de Bassan.
Nous en avons profité pour escalader le Mont saint Anne (375m de dénivelée), qui offre des vues superbes sur le fameux rocher percé de Percé (l'arche n'étant toutefois pas visible de de côté)

Et pour terminer en apothéose le dernier dîner avec Pierre et Jacqueline, nous nous sommes offerts la bestiole du crû: homard grillé arrosé au Chablis:

Demain programme très chargé. Petit déjeuner à 7h30: ça rigole pas !!!

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Gaspésie1

Matane - sur la rive Sud du Saint-Laurent, est distante de Gaspé - dont la péninsule marque l'estuaire du fleuve - de 300km environ.
Je m'attendais je ne sais pourquoi à un trajet monotone, entre deux rangées d'arbres - sans réelle possibilité d'admirer le fleuve...
Au contraire, la route - sous un grand ciel bleu - à été des plus variées et des plus agréables.
Le fleuve, règlons-lui son compte: sa largeur excède de beaucoup les 25km d'hier. Ayant depuis longtemps perdu de vue la rive opposée, autant l'appeler mer ou océan désormais; vu de la berge, il en a toutes les caractéristiques - marées comprises.

Le plus souvent, la route 132 longe la côte si exactement qu'il ne reste guère de place - ne serait-ce que pour un sentier côtier !
Ou elle s'en écarte un peu pour franchir une colline, avant d'y revenir, en offrant une belle perspective sur le littoral.
Chaque anse est occupée par un petit village, avec de petites maisons en bois, dispersées et peintes de vives couleurs qui ressortent sous le grand soleil.

Même les noms de ces petits villages sonnent clair et font rêver...
Nous avons pique-niqué à l'Anse au Griffon, et pris un café un peu plus loin dans un motel très représentatif de cette ambiance côtière qui nous a accompagnée toute la journée !

Au détour d'une anse, nous avons parfois fait des rencontres... surprenantes.

Puis vers 16h nous avons atteint l'extrêmité de la péninsule de Gaspé, avec le parc naturel du Forillon.
Avant que le soleil ne se couche, nous avons juste eu le temps d'admirer une (modeste) cascade...

...et de contempler le point du vue sur le cap Bon-Ami dans la partie Nord du parc.

De notre motel situé au bord de la baie de Gaspé, nous n'avons eu que quelques pas à faire jusqu'au restaurant où Jacqueline et Annie se sont risquées pour la première fois à manger une poutine - préparation à base de frites et de fromage:

les craintes se sont trouvées justifiées: rien de mémorable !

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