mardi 30 septembre 2014

Louisbourg, un Puy du Fou néo-écossais ?

Quand nous sommes arrivés ce matin à la porte de la forteresse de Louisbourg, j'avais beaucoup de préventions: reconstitution historique, 3 étoiles au Michelin... tout cela était suspect.
Je ne suis jamais allé au Puy du Fou; (j'attends de visiter la version que de Villiers a promis à Poutine de construire en Crimée, pour me faire une idée !)

Louisbourg est la reconstruction sur les lieux mêmes, de ce qui fut le troisième port de commerce Nord-Américain au 18ème siècle, port fortifié par les français, selon les préceptes de Vauban comme il se doit.
Cette ville fortifiée est une reconstitution du cinquième seulement des installations initiales.


Les fortifications lui donnent parfois un petit air de Saint Malo, et ses échauguettes - de Brouage.


Un tableau représentant la corderie royale de Rochefort - amené à l'époque par un officier français - est même exposé dans une des maisons du village fortifié.

Il s'agit donc d'évoquer la vie très hiérarchisée de cette forteresse:
- le quartier des soldats (enrôlés en principe pour 6 ans; très mal payés; endettés jusqu'à au cou et maintenus en cet état pour que la reconduction de leur engagement soit la seule issue possible !)
- le quartier des officiers, déjà plus à l'aise
- puis les maisons des capitaines, de l'ingénieur, et le quartier du gouverneur de la place !


On a peine à imaginer que tant de contrastes aient pu coexister: la misère noire d'un côté, le raffinement de l'autre...

Le tout dans un contexte politique et même guerrier très tendu, puisque les Anglais et les Français se sont disputés la place pendant des décennies; les Anglais finirent par avoir le dessus et s'approprièrent définitivement les lieux- qu'ils démantelèrent complètement.


J'ai d'abord trouvé ridicule qu'Annie - qui ne perd pas une occasion en France de cultiver son anglais - demande une visite guidée en français... mais cela s'est avéré très intéressant... car nous n'étions que deux français ce matin, et nous avons pu apprécier le français des Acadiens: très difficile à comprendre pour nous... l'anglais eut été plus facile !!
En tout cas, rien que pour nous deux, nous avons eu droit à la démonstration d'un mousquet,


à la dégustation d'un chocolat chaud façon 18ème siècle, à un mini-concert de clavecin, à la visite privée des maisons du capitaine, et de l'ingénieur Verrier.


Très intéressant donc, dans les conditions où nous avons fait la visite...
Là encore, nous n'osons imaginer ce que celà peut donner en période d'affluence...

Ceci dit, il pleuvait et bruinait ce matin sur Louisbourg et la température était de 6-7°...

Nous avons ensuite quitté à regret l'île du Cap Breton, direction Halifax.
Nous avons trouvé ce soir un B&B au milieu de nulle part, à Stewiacke, 100km au Nord d'Halifax.
Dans un décor de western,


nous avons dévoré un steak - pour rééquilibrer un peu notre régime fruits de mer des semaines précédentes !!

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2 commentaires:

  1. que de découvertes...si contrastées !!là ,vous ne faites vraiment pas le voyage du pékin moyen...je vous tire mon chapeau pour ce que je qualifierais d'une "aventure".....j'attends Halifax avec curiosité:ce lieu me fait rêver ...allez savoir pourquoi..!bonne "continuation" , comme on dit dans les restaus........

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  2. Merci, Marie, de tes commentaires... encourageants! Ce n'est pas non plus l'aventure du "Pékin Express moyen", mais plutôt du butinage ėclectique pour inconscients nantis !! Nous sommes dans des pays où, quand la santé et le compte en banque suivent, tout se passe normalement bien. Quand on mesure, comme à Louisbourg, ce que les gens vivaient à l'époque, on se dit que nos "aventures" sont décidément, et fort heureusement, bienaseptisées !! A+

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